Lorsque j’ai passé le permis, j’ai eu l’impression de me lancer dans un sport. A ce moment, le look en descendant de la moto m’importait peu. Même si J’étais assez modeuse dans la vie civile, l’univers de la moto faisait que j’avais l’impression d’enfiler une armure et le style passait au second plan. Il s’agissait aussi, et surtout, de trouver des équipements qui convenait à ma taille (xs en casque notamment) et qui ne comportaient pas trop de volutes, fleurs ou papillons roses ou bleu layette. Je n’ai rien contre et je peux porter du rose, ce qui me dérange c’est d’avoir un choix restreint à cause de l’association systématique femme = rose ou moto = tête de mort.

Au fur et à mesure des années, des road trips, j’ai affiné mes choix techniques et je ne trouvais pas de pantalon qui me convenait. Puis j’ai eu un accident de la route assez grave. Après l’hôpital et le centre de rééducation, la reprise de guidon s’est faite avec toujours en arrière-plan l’évènement qui peut surgir à tout instant. Je me suis mise en quête du jean moto protecteur qui conviendrait. Sauf qu’en ayant la morphologie de la française moyenne, je ne trouvais rien qui m’allait. Il y avait toujours un détail qui clochait, et surtout une taille basse, pas adaptée à la pratique de la moto. J’en ai trouvé un qui pouvait aller mais quand je me suis penchée sur l’étiquette, la proportion de kevlar dans la doublure était plus que minime, le pantalon n’avait d’ailleurs passé aucun test de résistance.

Après des années dans une grande entreprise, j’ai eu envie de changement professionnel. Après quelques hésitations car je ne connaissais pas le milieu de la confection, je me suis lancée dans ce qui allait devenir 2MileSix. J’ai commencé par interroger les motardes autour de moi sur leurs équipements, j’ai rencontré des modélistes, des ingénieurs textiles et des responsables Recherche et développement de fabricants textile et je me suis dit que cela était possible.

J’ai mis deux ans à développer les premiers produits, chaque jour je cherche de nouvelles idées, de nouveaux partenaires, de nouvelles matières pour des produits à venir. Certains ne passent pas les tests, d’autres évoluent au porter. Ce que vous voyez et touchez est la partie immergée de l’iceberg. Comme lorsqu’on roule à moto, c’est la somme de tous nos apprentissages depuis le début du permis. Vos retours sur les produits sont précieux, même s’ils ne peuvent être pris en compte immédiatement. Un produit moto homologué est complexe et a l’inertie d’un paquebot : chaque infime modification remet en cause l’homologation, il est plus stratégique d’intégrer les modifications sur les modèles à venir.

Être une motarde ou un motard c’est une partie de nous mais cela ne nous définit pas entièrement, alors pourquoi nos vêtements devraient nous mettre dans une case ? Soyez vous-même, faites-vous plaisir !